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Panorama critique du paysage radiophonique en Haïti

Publié le mardi 27 septembre 2011

Gotson Pierre - Août 2001

Paysage radiophonique

On compte en Haiti environ 160 stations de radio. Plus de 130 d’entre elles sont en fonctionnement 1.

1 radio d’État,

Plus d’une centaine de radios privées,

Plus d’une quinzaine de radios religieuses,

Une trentaine de radios communautaires. 2

Radio France Internationale (RFI) est retransmise 24 heures sur 24 par 2 stations FM (Rfi Haiti) à Port-au-Prince et au Cap Haitien, deuxième ville du pays.

Retransmission de la Voix de l’Amérique par plusieurs stations locales.

Les opérateurs privilégient l’utilisation des émetteurs FM à cause du rapport coût/confort d’écoute.

On observe une forte concentration a Port-au-Prince (46 FM et 27 AM autorisées) 3.

Les stations les mieux cotées ont, en moyenne, une puissance nominale de +/- 5 kw en FM

Les stations de Port-au-Prince ne touchent que partiellement l’intérieur du pays.

Les radios communautaires sont de faible puissance (entre 10 et 500 watts) et ont une portée surtout locale.

Des réseaux hertziens et par satellite fonctionnent au niveau de la radio religieuse et de la radio privée.

Des expériences de transmission par Internet sont répertoriées :

 Vision 2000 - 1999
 Radio Haïti Inter - 2000 4
 Radio Guinen - 2001
 Radio Solidarité - 2001 5

Radio Métropole maintient depuis l’année 2000 un site d’information

Plusieurs stations de radio ont une page Web qui sert plutôt de site-vitrine.

Les radios haïtiennes sont faiblement équipées en moyens informatiques.

Observations sur la programmation radiophonique haïtienne

La majorité des stations est de format généraliste.

Il existe quelques stations thématiques (musicales).

L’offre radiophonique est dominée par la musique :

 Compas
 Zouk
 Chansonnettes françaises et francophones
 Musiques de danse latino-américaines et hispanophones
 Musiques de danse américaines

Une observation de la programmation musicale de 13 stations de radio a montre que 11 d’entre elles jouent a peine 50%, si non moins de musique en provenance de la région Caraïbe. 6

Autre élément dominant de la programmation radiophonique : l’information. Les stations ont en moyenne 3 journaux et des bulletins horaires. 7 Les formats les plus fréquents couvrent généralement un espace d’une heure avec présentation de nouvelles, reportages et interviews. Les chroniques, magazines thématiques, débats, récits, sketchs, théâtres radiophoniques et autres formats de programme sont plus rares.

Le troisième axe est constitué par les émissions de libre opinion ou certaines couches de la population, particulièrement celles ayant accès au téléphone, s’expriment a la radio sur tous les sujets d’actualité. Mais, souvent le manque de systématisation du cadre d’expression ne favorise pas de véritables débats d’idées.

En ce qui concerne les émissions parlées, l’utilisation du Créole a tendance a être prédominante.

Considérations générales

Certaines stations font preuve d’un véritable souci d’informer et d’un dynamisme remarquable.

Malgré de sérieuses limites économiques, quelques stations cherchent a proposer ou à maintenir des espaces consacrés a des thèmes comme la problématique de genre, la santé, les questions liées a l’enfance, l’éducation, l’environnement, l’agriculture, etc.

Les questions économiques font de plus en plus l’objet de traitement radiophonique, même si l’élément économique n’est quelques fois approché qu’a travers l’évolution du taux de change.

La tradition de radios engagées, par rapport au processus démocratique, se maintient tant bien que mal, dans un environnement qui a beaucoup changé durant les 25 dernières années.

Les radios communautaires se sont généralement réappropriées cette tradition qui a été quelque peu réinventée a partir de préoccupations actuelles et locales. Elles s’efforcent d’être des moyens d’information, d’expression, de reflexion, de formation et de participation.

Globalement, la multiplication des stations de radios n’a pas véritablement enrichi l’offre radiophonique, qui tend vers l’homogénéisation.

En terme éducatif et culturel on ne peut pas généralement parler de progrès véritable.

Les programmes sont rarement basés sur la production culturelle et les problématiques populaires.

La qualité des programmes laisse souvent à désirer.

Tendance de monopolisation de l’espace radiophonique par les hommes et femmes politiques, lies au pouvoir ou a l’opposition, ce qui aboutit a une transposition a la radio de la polarisation artificielle qui domine les jeux politiques : discours manichéiste, sans référence idéologique, sans projet économique, culturel et social clairement défini. Le discours projette aussi une attitude violence et intolérante.

Dans ce contexte, beaucoup d’acteurs sociaux se tiennent loin des microphones des stations de radio et on a l’impression d’une certaine passivité des secteurs non directement politiques.

Évaluation à partir de données de diverses sources. Un certain nombre de radios de la province fonctionne sans autorisation de l’organisme de contrôle du spectre des fréquences, le Conseil National de Télécommunications (CONATEL). Il en est de même des radios communautaires. Cette situation est due au fait que d’une part les démarches sont rigides et tortueuses et d’autre part la loi haïtienne ne reconnaît pas les radios communautaires.

Les radios communautaires appartiennent pour la plupart a des collectifs d’organisations de base.

Chiffres du CONATEL / année 2000

Seulement les principaux journaux de Radio Haïti Inter sont relayés par Radio Soleil d’Haïti, station haïtienne de New-York, qui diffuse aussi sur Internet.

Partenariat avec le site haïtien basé a New-York, Haitiwebs.com

Étude citée dans "Kreyon Pèp La Pa Gen Gonm", un rapport de l’Association Mondiale pour la Communication Chrétienne (WACC) sur la communication en Haïti, paru en 1999

Dans certains cas, les journaux se suivent et sont juxtaposés.

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